Guillotière : Les tribulations d’un quartier aigre-doux
Guillotière, femme de cultures, se réveille.
On devine dans ses rues, les cris des lève-tôts.
Elle s’étend, doucement, sort de son demi-sommeil,
Entre lumière et obscurité, entre fantôme et halo.
Guillotière, mère des orphelins et repère des égarés
Midi venue, recueille les zombies du métro D
Ils transpirent, tournent, traduisent, tapinent et traversent
La rue est leur amie, bienveillante et perverse.
Guillotière, guide spatiale des protestations
Où résonne le silence des familles nombreuses.
Le soleil accouche de ses derniers rayons
Et fait la promesse d’une nuit aguicheuse.
Guillotière, fille de joie et clown triste,
La nuit venue, dans la pénombre, écarte ses cuisses.
Elle brille de ses boutiques, ses néons multicolores
Mais elle n’est jamais aussi belle que nue à l’aurore.